Alice naît en 1903 à Prague. En 1931, elle épouse un musicien, Leopold Sommer, et donne naissance à un fils, Raphaël. Après l’invasion de la Tchécoslovaquie par les Allemands, la plupart des membres de sa famille et ses amis émigrent en Palestine via la Roumanie, y compris Felix Weltsch, son beau-frère et Max Brod, mais Alice Sommer-Herz reste à Prague.
En 1942, sa mère, âgée de 72 ans, malade, est déportée et meurt peu après. Un an plus tard, Alice Sommer-Herz, son mari et leur fils sont envoyés au camp de concentration de Theresienstadt. Avec d’autres musiciens, Alice Sommer-Herz donnera plus de cent concerts dans le camp. Après quelques mois, Léopold son mari est envoyé à Auschwitz et meurt à Dachau en 1944. Après la libération soviétique de Theresienstadt en 1945, Alice Sommer-Herz retourne à Prague et en mars 1949 émigre en Israël pour y rejoindre sa famille. Elle vit en Israël et travaille comme professeur de musique à Jérusalem jusqu’en 1986, quand elle décide de suivre à Londres, son fils, violoncelliste accompli qui s’est établi en Grande-Bretagne.
En 2001, son fils, Raphaël Sommer, meurt lors d’une tournée du Solomon Trio en Israël.
Alice Sommer Herz dit qu’elle n’éprouve aucune haine, ni pour l’Allemagne, ni pour les Allemands : « La haine amène la haine ». Elle estime que le bien et le mal cohabitent dans tous les êtres humains.
Selon elle, son optimisme et sa discipline sont les secrets de sa longévité. Alice Sommer Herz a pratiqué la natation quotidiennement jusqu’à l’âge de 97 ans et, à l’âge de 107 ans, jouait toujours du piano deux heures et demie chaque jour.
En 2010, le ministre tchèque de la Culture lui décerne le prix Artis Bohemiae Amicis, distinguant «les personnalités ayant contribué à la promotion de la culture tchèque à l’étranger».
Michael Zantovsky, ambassadeur de la République tchèque en Grande-Bretagne, lui remet ce prix à Londres le 26 novembre 2010.
Elle s’éteint le 23 février 2014
Ci dessous, Alice Sommer Herz jouant Chopin le jour de ses 108 ans.