Hélène Lapiower est née le 11 septembre 1957 à Bruxelles de parents, prolétaires polonais qui ont émigré avant guerre.
Sa maman, Yokheved (dit Janina !) Wajsburt était née en 1922 à Varsovie. Elle était l’aînée de trois sœurs qu’on surnommait ‘les trois ananas’ : Janina, Alina, et Felicia. Elevée au sein d’une famille Bundiste, elle épousa en 1948 Ignace, dit Grégoire (sic) un autre Bundiste, et ils s’installèrent comme tailleurs à Bruxelles. En 1999, le film qu’Hélène réalisa sur famille dispersée de la Belgique aux Etats-Unis s’intitula ‘Petite conversation familiale’.
Il débute ainsi :
«J’ai filmé pendant sept ans ma famille de petits tailleurs juifs dont les enfants se sont tous mariés avec des Noirs, des Belges et des Arabes. » La boîte de Pandore avec les interrogations éternelles sur la filiation, l’appartenance, la transmission… Hélène était plus que jolie, elle était émouvante. Elle était passée par le TNS de la grande époque puis vous l’avez vue passer dans «C’est le bouquet ! », « Trouble every day » « Comment je me suis disputé ma vie sexuelle », « Moi Ivan, Toi, Abraham », et bien sûr chez Chantal Ackerman « Toute une nuit », « Golden Eighties »…
) Samy Szlingerbaum lui a confié le premier rôle, celui de sa mère, dans son film ‘Bruxelles Transit’ et c’est elle que vous avez vue sur le banc, Gare du Midi. Je l’avais de suite remarquée, même au second plan, tant elle portait en elle une petite flamme fragile, gracieuse, émouvante ! Comme Chantal Akerman n’a pas, quelque part, survécu à la disparition de sa Maman, Yokheved ne survécu pas à la ‘longue et terrible maladie’ de sa fille.
Ping : Boris Lehman |