Luc Bondy est né en 1948 à Zürich où ses parents, juifs autrichiens, s’étaient réfugiés.
Son grand-père Fritz avait connu Kafka, et dirigeait un théâtre (yiddish?) à Prague.
L’un des derniers représentants de la MittelEuropa et d’un Judaïsme résolument diasporique s’est raconté dans ‘Mes Dibbouks’.
Il était un peu suisse-allemand, un peu français, metteur en scène de théâtre puis d’opéra, à Francfort, à Berlin, puis à Paris, puis partout en Europe. Après Peter Stein, Luc Bondy a dirigé la Schaubühne, le théâtre de Berlin. Il avait été nommé à la tête du théâtre national de l’Odéon en 2012 dans le bruit et la fureur. J’avais vu Tartuffe et récemment Ivanov, une représentation bouleversante, où il était question de société soudée et minée à la fois par l’antisémitisme. J’avais découvert Luc Bondy dans les années 80, aux Amandiers : ‘Terre étrangère’, du Viennois Arthur Schnitzler.
Je ne verrai pas «son» Othello avec Torreton dans le rôle titre. Triste mois de novembre, décidément.