En français l’usage veut que l’on réponde dans un premier temps à cette question par un simple “bien” ou “ça va”. En Yiddish ce type de réponse est une erreur fatale qui vous discrédite immédiatement. L’usage est au contraire de montrer tout de suite que rien ne va.
Voici quelques exemples de réponses possibles :
– Freyg nisht ! (Ne demande pas !) : En réalité cela signifie “S’il te plait demande moi encore une fois, demande moi comment je vais mal”
– Vos zol ikh makhen ? : Littéralement “Qu’est-ce que tu veux que je fasse” mais signifie “Qu’est ce que tu veux que je te dise ?”. Vous pouvez poursuivre avec une liste de plaintes : Je vais bientôt déposer le bilan, mon fils sort avec une shikse, mon ulcère me bouffe les kishkes ….
– Es ken zayn besser (cela pourrait être mieux) si vous êtes plutôt optimiste ou es ken zayn erger (cela pourrait être pire) si vous êtes plutôt pessimiste mais dans les deux cas cela signifie que vous avez un gros problème.
– Me shlept zikh (on se traîne) : Etait très utilisé en période de morte-saison quand il n’y avait plus de travail. Peut aussi indiquer l’expression d’une grande fatigue physique ou morale.
– Di veist nicht ? (Tu n’es pas au courant ?): Technique pour faire croire à votre interlocuteur que vous êtes mieux informé que lui alors que vous ne savez même pas ce que vous allez lui annoncer.
– Nisht ahin nisht aher : Littéralement “Ni dans un sens ni dans l’autre”, se traduirait plutôt par “couci-couça” mais en fait signifie que tout va de travers
– S’iz a brokh (C’est une catastrophe) : Vous placez la barre tout de suite très haut pour capter l’attention de vos interlocuteurs. Attendez un instant que l’on vous relance avec un “Nu, vus iz gesheyn ?” (Alors, que s’est-il passé ?) pour annoncer que votre fils a attrapé un rhume ou que vous ne rentrez plus dans la robe achetée la semaine dernière.