C’est à Rohatyn, en Pologne, que naît en 1910, Norbert Glanzberg. Dès l’année suivante, sa famille s’installe en Bavière.
Il découvre la musique très tôt. En effet, alors qu’il n’a que trois ans, il reçoit de sa mère son premier harmonica.
À 12 ans, en 1922, le jeune garçon fait son entrée au conservatoire de Würzburg, où il devient chef de chœur.
À la même époque, il rencontre Belà Bartók et Alban Berg, puis devient assistant chef d’orchestre d’Aix-la-Chapelle.
Mais, au début des années 30, la montée du fascisme oblige les juifs à s‘exiler.
Après avoir composé, en 1930, ses premières musiques de film (“Der Falsche Ehemann” (1931) pour Billy Wilder et “Dann schon lieber Lebertran” (1931) pour Max Ophuls), Norbert Glanzberg s’exile à Paris, en 1933.
Trois ans plus tard, il rencontre Django Reinhardt et commence à jouer dans les bals musettes.
En plus de devenir accompagnateur de divers artistes, le compositeur se lance dans la chanson. Lys Gauty interprète Le bonheur est entré dans mon cœur (1938), Sans y penser, Ne voyez-vous pas (1940) et La belle marinière (1940),
donnant ainsi au compositeur ses premiers succès. Malheureusement, ce dernier ne peut profiter de son récent succès.
En effet, en 1939, il est incorporé dans l’armée polonaise, dont les bases se situent en Angleterre. Démobilisé en 1940, il s’installe à Nice, dans le sud de la France, zone qui n’est pas occupée.
Il fait la connaissance de l’imprésario de Tino Rossi et d’Édith Piaf, mais en 1942, une dénonciation le fait emprisonner pour six mois.
Après sa fuite, organisé par la chanteuse Marie Bell, il est caché par Georges Auric et par René Laporte.
À la libération, il peut enfin reprendre sa carrière. Norbert Glanzberg part en tournée avec Charles Trenet, en Amérique du Sud, puis avec Tino Rossi. Ce dernier interprètera Tout le long des rues, Jardin perdu et Romance au fond des cours (1950). Parmi les autres interprètes de cette époque, figurent également Lucienne Delyle (Le moulin de la galette, 1946, Sans y penser, 1940), Renée Lebas (Il fait bon t’aimer, 1950, J’en ai vu d’autres, 1949, Un petit bouquet de violettes, 1943), Anny Gould (Je l’ai dit au vent, 1950, Il fait bon t’aimer, 1950), Jean Deny (Romance au fond des cours, 1950) et Georges Guéthary (Toujours plus belle, 1950).
Le compositeur connaît l’un de ses plus grands succès en 1948. C’est en effet cette année-là que Piaf crée le fameux Padam, padam, qui sera repris plus tard, dans une autre version par Sacha Distel, sous le titre de Madam’ Madam’. La grande Édith Piaf interprète également Au bal de la chance, Sophie et Mon manège à moi (1958). Cette dernière chanson sera également interprétée par Yves Montand. Outre Mon manège à moi, ce dernier enregistre également Les grands boulevards (1951), Moi je m’en fous (1946) et Avec tes deux poings.
Les années 50 sont très prolifiques pour le compositeur. Nombreuses sont les vedettes de la chanson qui l’interprète : Henri Salvador (Les maris, les papas et les chats, 1950, Ça c’est de la musique, 1958), Jean Bretonnière (La chanson du tic-tac, 1954, La chanson de l’ombre, 1954), Éliane Embrun (Ne joue pas avec mon cœur, 1952), Anny Flore (Valsez fillettes, 1952) etc.
En 1958, Colette Renard crée avec succès Ça c’est de la musique, chanson qui sera reprise par Henri Salvador dans une version parodique. Avant que la vague yéyé ne vienne quelque peu éclipser la carrière du compositeur, Jacques Hélian (Na-bu-co-do-no-zor, 1961), Dario Moreno (La danza la bella, 1959), Luis Mariano (Noël c’est l’amour) et Francis Lemarque (Une rose rouge, 1959, chanson également interprétée par André Claveau et les Djinns) s’ajoutent à ses interprètes.
Malgré des années plus difficile, Norbert Glanzberg compose pour Mireille Mathieu (Adieu, je t’aime, 1972, En rang soldats de l’amour, 1973), Dalida (Tout se termine, 1965) et Pétula Clark. Puis, la chanson ayant trouvé de nouveaux compositeurs, il se tourne vers la musique de films.
Dans les années 80, il compose surtout des œuvres classiques (lieder). Il s’éteint en 2001, après avoir travaillé sur l’orchestration de la Suite Yiddish (avec Fred Chaslin), en 2000.