David Malkin naît le 23 mars 1910 à Akkerman, une ville près d’Odessa sur la mer Noire en Bessarabie (région actuellement ukrainienne).
Il est le dernier d’une fratrie de sept enfants dans une famille juive, religieuse sans être orthodoxe, à l’exception du père qui respectait la tradition d’une lignée de rabbins.
Le grand-père paternel était scribe et copiait à la main les textes sacrés sur des rouleaux de parchemin pour la synagogue. Son habileté était légendaire : il pouvait inscrire un mot sur un grain de riz.
Menahem, le père, était chimiste. Il fabriquait des couleurs à partir de pigments sous diverses formes : colorants pour tissus, peintures pour bâtiments et décoration, tubes de couleurs pour les artistes. Ses produits étaient vendus dans toute la Bessarabie.
Ayant grandi dans cet univers, la passion de David pour la pratique des arts plastiques émerge très tôt.
David n’a que 12 ans lorsqu’il participe, dans sa ville natale, à une exposition collective aux côtés d’artistes établis.
À 20 ans, il dispose de son propre atelier où il peignait et sculptait, essentiellement d’après des modèles vivants.
Après la guerre de 14-18, la Bessarabie est annexée par la Roumanie. En réaction à l’antisémitisme croissant en Europe de l’Est, il s’engage, comme beaucoup de jeunes juifs de sa génération, à préparer son Aliyah. Il est chef de cellule dans le mouvement de jeunesse socialiste laïque Hashomer Hatzaïr, de 1928 à 1934.
Il apprend le métier de menuisier pour contribuer à la construction du futur état d’Israël.
En 1934, il devient un membre actif du kibboutz Daliah à Magdiel. Il travaille le jour dans une orangeraie et la nuit, comme gardien dans une baraque aménagée pour réaliser ses sculptures. Ce travail intensif l’épuise.
Ainsi, lorsqu’on lui demande au bout de deux ans de choisir entre son art et son investissement au sein du kibboutz, David décide de partir s’installer à Haïfa. Il y gagne sa vie en tant qu’artisan ouvrier tout en poursuivant son travail de sculpteur.
En 1938, il s’installe à Jérusalem près de Mea Shearim, le quartier des hassidim. Bien des années plus tard, ces religieux ultra orthodoxes inspireront un thème récurrent de son œuvre picturale.
David Malkin s’implique profondément dans la vie culturelle et artistique de cette nation en devenir. Il réalise des portraits et des bustes de ses amis, dont le poète yiddish Uri Zvi Grimberg.
(Illustration: Le poète yiddish Uri Tsvi Greenberg – 1946°