Le couple décide d’immigrer en Israël en passant d’abord par Paris où vivent deux des sœurs de David qui avaient réussi à échapper aux rafles des Juifs durant l’occupation.
Ce qui ne devait être, pour David et Ruth Malkin, qu’un passage provisoire à Paris, Ville Lumière rêvée et idéalisée par les artistes du monde entier, se transforme en séjour permanent.
David devient l’un des nombreux artistes juifs étrangers qui animent le Montparnasse d’après-guerre, quartier où le monde se réinvente dans des cafés devenus légendaires : Le Select, La Coupole, La Rotonde.
Il se lie d’amitié avec Marian, Giacometti, Mané-Katz, Poliakov et d’autres artistes moins célèbres.
Au Select, son café préféré, David renoue avec ses anciens amis de Jérusalem, la sculptrice Chana Orloff, le peintre Reginald Weston et la chanteuse Braha Zefira.
Ruth, perfectionne son français et apprend l’hébreu tout en travaillant comme couturière pour subvenir aux besoins de leur famille. Ils vivent de manière précaire dans une chambre de bonne sans confort, dans le quartier de la Mouffetard.
Malgré cette période matériellement très difficile, les perspectives sont prometteuses pour David.
Le célèbre critique d’art Waldemar George, qui tenait Malkin en haute estime, l’inclut dans son étude intitulée « Les artistes juifs et l’école de Paris », publiée dans Combat Art (6 avril 1959 -n°57).
Dès son arrivée à Paris, David fréquente la mythique Académie de la Grande Chaumière à Montparnasse, où les artistes dessinent d’après des modèles vivants.
Il s’y ressource tout en s’imprégnant de l’observation des passants dans la rue, les jardins, les transports. Il croque en permanence toutes sortes de personnes, du clochard à la célébrité incontournable.
(Dessin, signé DM, réalisé à la Grande Chaumière en 1956)