J’ai parcouru les États-Unis en tous sens. En dehors de ses célèbres musées de la côte est, très fréquentés, on trouve dans le pays des musées d’une richesse incroyable. Chaque ville de quelque importance dispose d’un musée d’art richement doté par des philanthropes locaux ayant fait fortune. Les Américains sont un peuple plus intéressé par le futur que par le passé et par les sciences et techniques que par l’art. Il en résulte, pour le touriste égaré dans des villes où personne ne va, le bonheur de contempler dans la sérénité et le silence, des chefs d’oeuvre. Ces musées sont déserts aux rares sorties scolaires près.
C’est ainsi que j’ai pu découvrir en 1996, à Houston, dans des conditions idéales, la sublime collection Menil, dans un bâtiment non moins sublime conçu par Renzo Piano. Immédiatement à proximité se dresse la chapelle Rothko.
Lorsqu’ils commanditèrent la chapelle Rothko, les célèbres mécènes français expatriés John et Dominique de Menil voulaient un endroit où les Houstoniens de toutes confessions et croyances pourraient venir vivre une expérience méditative et spirituelle. Le résultat – un bâtiment octogonal dans le quartier des musées – est une oasis de paix et de calme, où se mêlent religion, art et architecture. La « Chapelle » (un terme impropre car sans vocation à un culte particulier) est décorée de 14 toiles murales peintes par le célèbre artiste russo-américain Mark Rothko peu avant sa mort en 1970. Rothko les considérait comme ses œuvres les plus importantes.
Nous étions à peu près seuls et j’ai pu m’installer longuement tour à tour sur les bancs qui font face aux oeuvres et me laisser immerger dans les toiles. Je n’ai jamais ressenti une émotion artistique et spirituelle comparable.
C’est ainsi que j’ai pu découvrir en 1996, à Houston, dans des conditions idéales, la sublime collection Menil, dans un bâtiment non moins sublime conçu par Renzo Piano. Immédiatement à proximité se dresse la chapelle Rothko.
Lorsqu’ils commanditèrent la chapelle Rothko, les célèbres mécènes français expatriés John et Dominique de Menil voulaient un endroit où les Houstoniens de toutes confessions et croyances pourraient venir vivre une expérience méditative et spirituelle. Le résultat – un bâtiment octogonal dans le quartier des musées – est une oasis de paix et de calme, où se mêlent religion, art et architecture. La « Chapelle » (un terme impropre car sans vocation à un culte particulier) est décorée de 14 toiles murales peintes par le célèbre artiste russo-américain Mark Rothko peu avant sa mort en 1970. Rothko les considérait comme ses œuvres les plus importantes.
Nous étions à peu près seuls et j’ai pu m’installer longuement tour à tour sur les bancs qui font face aux oeuvres et me laisser immerger dans les toiles. Je n’ai jamais ressenti une émotion artistique et spirituelle comparable.
J’y suis retourné en 2014. La chapelle avait été aménagée en centre de conférence, sans doute pour des raisons budgétaires, et la magie avait disparu.
Markus Yakovlevitch Rothkowitz est né le 25 septembre 1903 et la semaine prochaine s’ouvre à la Fondation Vuitton à Paris une grande rétrospective Rothko. Je saisis donc cette occasion pour évoquer ces prochaines semaines la vie et l’oeuvre de cet immense artiste.
(Illustration: un des panneaux de la chapelle Rothko)